Rites et traditions
Le territoire contient �galement la m�moire des g�n�rations ant�rieures; ces renseignements sont transmis, en langue maternelle, par la tradition orale, l’histoire et les l�gendes.
Un autre sujet de transmission des connaissances traditionnelles concerne les toponymes du territoire et de leur milieu de vie qui sont tr�s descriptifs.
La majorit� de leurs activit�s traditionnelles nous renseigne aussi sur l’utilisation des ressources naturelles, de leur culture mat�rielle et de leur mode de vie, autrement dit leur identit�.
D’une fa�on certaine, depuis l’�poque du premier contact, tant dans la mani�re de transcrire les noms (ou pr�noms) que dans le contenu des l�gendes ou dans la description des autres traits culturels propre � eux, les Atikamekw se reconnaissent tout au long de l’histoire depuis les premiers temps de la co-habitation. Par exemple, au sujet de leurs noms de famille et autres patronymes, bien que des changements ou modifications aient �t� apport�s par les missionnaires et autres intervenants de l’�poque, les noms des anc�tres y sont relev�s.
Avec l’avanc�e des non autochtones vers leur territoire d’activit�s et les multiples d�veloppements qui ont eu cours, les Atikamekw, de m�me que toutes les autres nations autochtones, ont d� s’adapter aux contraintes. D’o� le fait que certaines nations sont en pourparlers au sujet de leur territoire et de leur autod�termination avec les deux gouvernements.
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Note : Les renseignements du contenu ne constituent qu’une partie des caract�ristiques de l’homme Atikamekw et de son milieu de vie (territoire). De plus, au risque de porter atteinte � un certain esprit de colonialisme, les mots ou noms �trangers � la langue fran�aise (comme le mot Atikamekw) ne s’accordent ni en genre ni en nombre.
Il existe dans la tradition orale Atikamekw (TOA) plusieurs histoires dont, au moins, trois au sujet du d�but des temps (Nipinatcac, repr�sentant le temps, et Kiwetinisiw l’espace), la deuxi�me au sujet de l’organisation des �l�ments de la nature (L�gende de Wisaketcakw), et la troisi�me sur l’ordre des choses ou des �l�ments apr�s l’av�nement d’un d�luge (terre, eau, ressources animales, humanit�, outils de l’homme). Cette derni�re histoire fut racont�e, entre autres, � Nicholas Perrot vers 1760 et, encore aujourd’hui, la tradition orale Atikamekw enseigne ces bribes de l’histoire primaire et fondamentale aux jeunes g�n�rations.
Au sujet de la tradition orale ou de transmission culturelle des a�n�s envers les jeunes, un extrait du rapport de la visite des a�n�s de Manawan aux mus�es ; �…il faut qu’ils puissent voir et toucher les objets d’enseignement, comme dans le cas des ressources (panier ou canot d’�corce) dont la qualit� a subi des changements au fil des ann�es � raison, entre autres, de la pollution.� Transmettre, par la tradition orale, l’histoire et les connaissances, c’est assurer un lien avec le pass� qui soutiendra le jeune dans sa vie d’aujourd’hui tout en l’aidant au niveau des perspectives.
L�gende atikamekw sur la cr�ation de la Terre et l’expansion du territoire
(transcription � partir du film Le printemps)
Tout n’�tait que de l’eau avant que la Terre ne soit cr��e. Les animaux vivaient sur un radeau. Le Grand Li�vre �tait leur chef.
Un jour, les animaux dirent au castor � plonge, ram�ne un peu de terre, m�me juste un grain de sable pour commencer �. Le castor plonge longtemps, revient � moiti� mort, sans rien. La loutre fait la m�me chose, m�me r�sultat. � la ris�e de tous, le rat-musqu� se propose, plonge, revient � la surface, le lendemain, le ventre en l’air, un grain de sable entre les griffes.
Le grain grandit, le Grand Li�vre tourne autour, la petite terre grossit. Quand elle est devenue tr�s grande, le renard la visite et la d�clare parfaite. Le Grand Li�vre n’est pas d’accord. Il est toujours au centre de la terre � la pi�tiner pour qu’elle grandisse encore et toujours. On peut l’entendre quand on descend dans les cavernes.
Les animaux partent un bon matin pour habiter cette terre. Beaucoup meurent en cherchant leur territoire. C’est le Grand Li�vre qui, du cadavre de ces animaux, fait na�tre les Hommes. L’ours donne des hommes au clan de l’ours; le renard au clan du renard, le chevreuil au clan du chevreuil.
Et ainsi de suite…